HAMID KHELLAFI

Mettre son nom sur la façade n’avait rien d’une évidence pour Hamid Khellafi. Ouvrir une galerie ne faisait pas non plus partie des plans qu’il ébauchait alors étudiant en école de journalisme. La découverte du cycle du Cremaster de Matthew Barney a quelque chose d’une révélation. Alors qu’il travaille dans le milieu feutré du luxe, l’univers visuel de l’artiste américain avec toute son étrangeté, son imagerie qui poursuit l’entreprise iconoclaste du surréalisme lui ouvre une porte sur un monde de l’art longtemps ignoré et radicalement contemporain. Débutant à la galerie Taménaga en 2006 après un passage chez Christie’s, il développe vite une expertise et une connaissance détaillée des impressionnistes et plus largement de l’art moderne et contemporain.

Il forme son regard au contact des oeuvres de Pierre-Auguste Renoir, Marc Chagall, Pablo Picasso, Kees Van Dongen et d’autres maîtres de l’écoles de Paris. Il obtient la reconnaissance de ses expériences et compétences par le Master d’Histoire de l’art - Marché de l’art de l’école du Louvre.

Hamid Khellafi en vient ainsi à créer son propre métier. Fort de la légitimité que lui confère le diplôme Droit de l'expertise & Expertise scientifique des œuvres d'art de l’Université Panthéon Assas, il bénéficie de la confiance de grands collectionneurs d’art, de design et d’art décoratif pour qui il réalise des inventaires de collections. Il développe aux côtés de l’administration et du référencement, la restauration, la conservation, la gestion de projets de sculptures monumentales, le suivi et la coordination des prêts aux institutions.

Avec HKAC - Hamid  Khellafi Art Consulting puis Objet 57, il propose une activité de conseil, de veille et de gestion qui ne cesse de croître auprès de grands patrons et de banquiers d’affaires. L’idée d’ouvrir sa galerie vient petit à petit avec l’idée aussi de défendre une ligne, des artistes, d’affirmer quelque chose. Mettre son nom sur la façade devient plus qu’un signal de réussite, une façon de reconnaître ses responsabilités et d’engager des choix personnels. Quels seront les artistes qui demain permettront de déplacer des limites sociales et esthétiques ? Hamid Khellafi souhaite regarder au-delà des cases et quand il propose à Yann Weber d’exposer c’est bien au-delà de ses images de photographies de mode, c’est une façon de mettre en lumière d’autres manières de vivre, des personnalités que l’on cantonne aux marges.

Engagé dans la transmission, Hamid Khellafi donne des cours à l’IESA et souhaite changer les règles du jeu. Il entend créer avec sa galerie un espace différent, un espace d’ouverture au plus large public au-delà d’enjeux commerciaux. Avec le cycle présentant sur une année une vingtaine d’artistes algériens et franco-algériens, il s’engage dans une nouvelle aventure qui implique un travail avec les institutions et l’écriture d’une histoire déjà là.