DALILA DALLÉAS BOUZAR
Dalila Dalléas Bouzar est une artiste franco-algérienne dont la peinture naît du corps, envisagé comme une interface entre soi et le monde. Nourrie par l’histoire de l’art occidental qu’elle détourne avec force et liberté, elle revisite les codes de la figuration pour créer des images réparatrices et affranchies. Dans ses portraits, ses performances et ses broderies, elle questionne les représentations du pouvoir, du genre et de la mémoire. Des icônes religieuses aux mythes personnels, des corps peints aux géométries célestes, elle invente un espace symbolique et politique, où la peinture devient un rituel vivant. Son travail, profondément ancré dans une réflexion postcoloniale, puise aussi bien dans les archives de la guerre d’Algérie que dans les fresques rupestres du Tassili, renouant avec des formes anciennes de résistance et de récit.
Dalila Dalléas Bouzar is a Franco-Algerian artist whose painting emerges from the body, conceived as an interface between self and world. Informed by Western art history, which she reclaims with strength and freedom, she reinterprets the codes of figuration to create emancipated and restorative images. Through portraits, performances, and embroidery, she explores representations of power, gender, and memory. From religious icons to personal myths, from painted bodies to celestial geometries, she invents a symbolic and political space where painting becomes a living ritual. Her work, deeply rooted in postcolonial reflection, draws on both the archives of the Algerian War and the ancient rock art of the Tassili, reconnecting with long-standing forms of resistance and storytelling.
SADEK RAHIM
Sadek Rahim (né en 1971 à Oran, Algérie) vit et travaille dans sa ville natale. Son œuvre interroge les réalités sociales contemporaines, notamment la migration, le déracinement et l’identité. Depuis plusieurs années, il explore le tapis comme médium artistique, détournant cet objet emblématique des intérieurs algériens de sa fonction domestique. Associé au mythe du tapis volant, le tapis devient chez lui un symbole ambivalent : à la fois porteur de rêves d’élévation et reflet de l’échec d’un Eldorado fantasmé. Conçues comme des œuvres plastiques, ses tapisseries traduisent ce basculement entre désir d’ailleurs et poids du réel.
Sadek Rahim (born in 1971 in Oran, Algeria) lives and works in his hometown. His work addresses contemporary social issues, particularly those related to migration, displacement, and identity. In recent years, he has explored the tapestry as an artistic medium, transforming this emblematic object of Algerian domestic interiors beyond its traditional function. Associated with the myth of the flying carpet, the tapestry becomes a dual symbol in his practice: both a bearer of dreams of escape and a reflection of the failure of a fantasized Eldorado. Conceived as sculptural and visual objects, his tapestries embody the tension between aspiration and the weight of reality.
YASSINE MEKHNACHE
Yassine Mekhnache est un artiste français contemporain issu de la scène graffiti, qui mêle peinture et broderie. Depuis plus de quinze ans, il intègre ces savoir-faire artisanaux dans un dialogue entre cultures et traditions, collaborant avec des artisans du Maroc, de l’Inde, du Nigeria et de Dakar. Peintre-brodeur autodidacte, il puise son inspiration dans la poésie, la musique et la philosophie, notamment dans l’œuvre du poète persan Farid al-Din Attar. Son travail, marqué par une fusion subtile de techniques indo-marocaines, explore les liens entre abstraction et figuration, offrant un univers où le geste urbain rencontre l’artisanat ancestral.
Yassine Mekhnache is a contemporary French artist emerging from the graffiti scene who combines painting and embroidery. For over fifteen years, he has incorporated these artisanal skills into a dialogue between cultures and traditions, collaborating with artisans from Morocco, India, Nigeria, and Dakar. A self-taught painter-embroiderer, he draws inspiration from poetry, music, and philosophy, notably from the work of the 12th-century Persian poet Farid al-Din Attar. His work, marked by a subtle fusion of Indo-Moroccan techniques, explores the relationship between abstraction and figuration, creating a universe where urban gestures meet ancestral craftsmanship.
MAYA INÈS TOUAM
Maya Inès Touam (née en 1988 à Paris) est une artiste et photographe franco-algérienne dont le travail explore une identité intime et étrangère, nourrie par son expérience entre les rives de la Méditerranée. Elle partage une fascination pour l’art occidental, qu’elle réinterprète selon son propre récit. Inspirée par l’esthétique flamande du XVIIe siècle et par les expérimentations colorées du fauvisme, elle revisite la nature morte à travers des photographies. Maya Inès Touam puise dans des références allant de l’iconographie religieuse aux innovations picturales du XXe siècle, tout en renversant les codes du sacré au profit d’un univers profane. Son travail déploie une esthétique de co-présence culturelle où objets du quotidien et images contemporaines s’entrelacent pour composer un folklore visuel.
Maya Inès Touam (born in 1988 in Paris) is a Franco-Algerian artist and photographer whose work explores an intimate and foreign identity, shaped by her experience between the shores of the Mediterranean. She shares a fascination for Western art, which she reinterprets through her own narrative. Inspired by the Flemish aesthetics of the 17th century and the colorful experiments of Fauvism, she revisits still life through photography. Maya Inès Touam draws on references ranging from religious iconography to pictorial innovations of the 20th century, while subverting sacred codes in favor of a profane universe. Her work unfolds an aesthetic of cultural co-presence where everyday objects and contemporary images intertwine to create a visual folklore.
KATIA KAMELI
Katia Kameli (née en 1973 à Clermont-Ferrand, vit et travaille en France) est une artiste et réalisatrice franco-algérienne dont la démarche artistique s’appuie sur une recherche approfondie autour du fait historique et culturel. Se définissant comme une « traductrice », elle considère la traduction non seulement comme un passage entre deux cultures, mais aussi comme un processus qui étend le sens et transforme les formes. Son travail déconstruit les oppositions traditionnelles entre original et copie, ouvrant ainsi la voie à une réécriture critique des récits. En croisant archives, documents, fiction et collages, elle développe un imaginaire plastique et poétique qui met en lumière une histoire globale marquée par des frontières poreuses et des influences mutuelles.
Katia Kameli (born in 1973 in Clermont-Ferrand, lives and works in France) is a Franco-Algerian artist and filmmaker whose artistic approach is grounded in thorough research of historical and cultural realities. Defining herself as a “translator,” she views translation not only as a passage between two cultures but also as a process that extends meaning and transforms forms. Her work deconstructs traditional oppositions between original and copy, thereby opening the way to a critical rewriting of narratives. By combining archives, documents, fiction, and collages, she develops a visual and poetic imagination that highlights a global history marked by porous borders and mutual influences.
WAHIB CHEHATA
Wahib Chehata (né en 1968, vit et travaille à Paris) est un artiste franco-tunisien dont la pratique photographique puise dans l’histoire de la peinture, le symbolisme religieux et les mythologies. Composées comme des tableaux, ses images intègrent des références à la Renaissance, au clair-obscur du Caravage et à la sensibilité du Romantisme. À la frontière du sublime et du trouble, son travail explore les émotions humaines dans toute leur intensité. En s’affranchissant des codes traditionnels de la photographie, il interroge la représentation du sacré et la place du corps dans l’imaginaire collectif.
Wahib Chehata (born in 1968, lives and works in Paris) is a French-Tunisian artist whose photographic practice draws on the history of painting, religious symbolism, and mythology. Composed like paintings, his images incorporate references to the Renaissance, Caravaggio’s chiaroscuro, and the emotional intensity of Romanticism. Positioned between the sublime and the unsettling, his work explores the full range of human emotion. By breaking away from traditional photographic codes, he questions the representation of the sacred and the place of the body in the collective imagination.
MEHDI DJELIL
La peinture a survécu au déluge. En manière d’introduction, Medhi Djelil, connu sous le nom de Bardi aime à rappeler l’histoire que charrie avec elle la discipline depuis les grottes et les mains négatives. Il voit jusqu’à l’art moderne qui renoue avec cette quête d’un regard innocent une façon de parler à l’intelligence par les yeux, d’abord par la couleur et le trait. L’artiste se méfie de l’intellect et n’aime pas à parler en particulier de ses toiles. Il cherche à s’inscrire une continuité, un rapport moins à la tradition qu’au sacré. Il l’affirme : la peinture, cet espace en dehors de tout, est transcendance. Avec son dernier cycle de peintures, Le Sommeil des dieux, qui s’inscrit à la suite de Theriakos, il revient à des sources grecques, une philosophie et une conscience de l’espace particulière. Dessinateur avant tout, il donne des visages aux héros, dieux et déesses sans s'embarrasser de la perspective géométrique ou d’une composition qui serait illusionniste. Les ailes d’Hypnos, ces attributs propre au sommeil qui l’assimile à la légèreté et au domaine de l’air, sculpte une masse qui pourrait être nuageuse. Entre une lune et un soleil, un cercle bleu et une touche de jaune, Medhi Djelil joue des contrastes et du non fini, pose sans jamais contraindre, suggère sans vouloir figer.
Les Grecs ont-ils cru en leurs mythes ? se demandait l'helléniste Jean-Pierre Vernant en éclairant le rapport complexe qui se jouait entre les anciens et leurs récits qui à la fois organisent le monde, le rationalisent et le laissent advenir. Medhi Djelil prend le prétexte des mythes pour raconter un brassage culturel, un bain culturel. De part et d’autre du bassin méditerranéen, les mêmes histoires circulent en effet, avec des variantes, des noms différents mais des structures identiques. Ainsi Anzar et Yunja, Pan côtoient Dionysos dans un panthéon qui agit surtout comme un révélateur à la manière des archétypes définis par Jung comme opérant au travers du temps et des cultures. L’artiste traite ces divinités comme des abstractions qui permettent au dessins, souvent des traits de pastels, de venir modeler des grands aplats à l’acrylique. Parfois le collage d’un élément, d’un personnage perpétue le jeu d’échos. Le travail des couleurs, très spécifique à l'artiste, pourrait se rapprocher de celui des symbolistes ; il ne considère jamais la couleur seule mais par son association avec les autres. “Un rouge tout seul ne veut rien dire sur une toile, si on ne met pas à côté d’un jaune, d’un vert ou d’un rose. C’est pareil pour un artiste seul ou un homme seul : cela ne vaut rien”. Mehdi Djelil préfère d’ailleurs parler de coloris que de couleurs. Les couleurs sont insaisissables, des absolus, quand le métier de peindre, est bien d’inventer des coloris, des nuances. L’artiste se garde bien aujourd’hui d’utiliser le noir et cerne de moins ses sujets. Son parcours en peinture tient d’une série d’allègements et le Sommeil des Dieux marque peut-être le début d’un plus grand rêve.
EL MEYA
De son vrai nom Maya Benchikh El Fegoun, EL Meya est une artiste visuelle diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Alger. Elle vit et travaille à Alger. Inscrite dans une démarche décoloniale, elle interroge les images héritées de la colonisation ainsi que les représentations masculines du corps féminin. À travers une approche autobiographique de la peinture, elle s’approprie ces thématiques pour en proposer une lecture personnelle et critique. Son travail a été présenté dans de nombreux espaces en Algérie et à l’international, notamment au Centre de la Vieille Charité avec les Musées de Marseille en 2025, à la Villa Arson, à la galerie carrée, Nice en 2023, à l’Institut du Monde Arabe , Paris en 2022, à Naples, New York, Dakar et Alger. Elle figure dans plusieurs collections publiques, dont celles de l’IMA, du musée d’Alger MAMA, de l’Union européenne et de la ville de Naples. Elle a également été publiée dans Beaux Arts Magazine dans un numéro spécial consacré à Étienne Dinet, et dans plusieurs revues et ouvrages collectifs, dont Les femmes et l’art au Maghreb (Éditions Le Fennec). En 2021, elle publie son premier livre Oumlil, une monographie personnelle accompagnant son exposition sous le même titre Oumlil à la galerie Rhizome à Alger. En 2025, elle prépare sa prochaine exposition personnelle TIRAKUT
Born Maya Benchikh El Fegoun, EL Meya is a visual artist and graduate of the École Supérieure des Beaux-Arts of Algiers. She lives and works in Algiers. Rooted in a decolonial approach, her practice interrogates colonial imagery and male-dominated representations of the female body. Through an autobiographical approach to painting, she reclaims these themes to offer a personal and critical perspective. Her work has been exhibited widely in Algeria and internationally, including at the Centre de la Vieille Charité with the Museums of Marseille (2025), at Villa Arson and Galerie Carrée in Nice (2023), the Institut du Monde Arabe in Paris (2022), as well as in Naples, New York, Dakar, and Algiers. She is represented in several public collections, including the IMA (Paris), MAMA (Algiers), the European Union, and the City of Naples. Her work has also been featured in Beaux Arts Magazine in a special issue on Étienne Dinet, and in various collective publications, including Women and Art in the Maghreb (Éditions Le Fennec). In 2021, she published her first monograph, Oumlil, accompanying her solo exhibition of the same name at Galerie Rhizome in Algiers. In 2025, she is preparing her next solo exhibition titled TIRAKUT.
ADLANE SAMET
Dans le premier geste se décide quelque chose qui n’a pas encore de forme. C’est une couleur, une énergie, une façon de frotter, de taper, de presser, de frôler. Ce sont des sentiments bruts. Le terme est important. Adlane Samet n’a pas de plan lorsqu’il entame une peinture. Il détermine le format et la technique, fusain ou acrylique, qui va à son tour induire des sujets, des figures, quelque chose d’une dramaturgie. Les petits formats sont plus propices aux portraits et lui permettent de décliner une galerie de créatures dont on identifie, démesurées, les cornes et les dents, les yeux et les mains. Dans les fusains Fragile, où chaque trait se superpose, où la densité des noirs traduit un fourmillement d’idées, on reconnaît quelque chose de la figure du minotaure, de l’hybride à la fois homme et animal. Mais à rebours de la façon dont Picasso le traitait, tout en force et en brutalité, on reconnaît un cri, une douleur. L’inquiétude ne vient pas tant du monstre lui-même que de ce qui le traverse et l’agite. Borges dans sa nouvelle La Demeure d’Astérion renverse la perception que l’on a du mythe et nous amène à voir au-delà du minotaure où réside le monstrueux, la violence.
Adlane Samet a grandi en Algérie dans les années 1990 et la violence dont il a pu être témoin dans ces années noires résonne dans son œuvre. Les scènes qu’il orchestre dans ses tableaux sur toiles portent des titres évocateurs comme La Tragédie, Le Cycle des convoitises, Le marionnettiste fou. Il n’est pas impossible d’y voir des interprétations de l’histoire ou de l’actualité. Le symbolisme généreux renvoie aussi bien à Goya qu’à Bosch et à une certaine tradition de la représentation de la folie du monde comme il va. L’artiste parle volontiers d’une forme de fatalisme au sujet d’un tableau comme Une nuit pas comme les autres où une figure sur un toboggan qui le conduit à l’abîme semble ne pouvoir échapper à son destin. Peindre relève d’une forme d’exorcisme ; d’une façon de se relever malgré tout, de reprendre la main. Une main si présente est expressive dans ses œuvres.
D’une certaine manière, on pourrait avancer qu’Adlane Samet peint à l’os. Différentes parties du squelette de ses figures apparaissent sous la couleur comme une chair rendue à vif. L’os, ‘Adma, qui donne son titre à l’exposition devient une forme de signature et d’affirmation de soi après avoir été longtemps utilisé comme un surnom insultant. L’os auquel s’accroche la figure dans Admane manifeste une façon de revenir à l’essentiel, de se débarrasser du superflu ou de la sur-intellectualisation. Dans ses images, il n’y a jamais que des gestes simples à même de s’inscrire durablement dans la mémoire, il s’agit de prendre, de donner de se saisir et d’être saisi… Adlane Samet en cela travaille sans le revendiquer à une forme de mythologie, un ensemble de figures qui nous hantent jour et nuit pour nous permettre d’expliquer le monde et le mettre à distance.
CHEMSEDINE HERRICHE
Première des expositions d’un cycle dédié à présenter la richesse et la vitalité des artistes algériens contemporains, Lunes industrielle rassemble plusieurs des œuvres de Chemsedine Herriche. Vivant et travaillant à Paris, l’artiste franco-algérien travaille avec des souvenirs en particulier et des formes de résonances archaïques qui seraient partagées. Son oeuvre, jouant des ellipses, se déploie comme une narration fragmentée, un récit contemporain à la recherche de l’origine.
C’est presque sans y toucher que Chemsedine Herriche aborde la question des images. Travaillant à l’aérographe, déclinant son travail sur différents supports, il évoque ce qui pourrait ressembler à des souvenirs, des flashs dont les contours s’effacent. La projection de peinture est à la fois l’une des dernières techniques mises au point dans le champ de l’art, dans le courant du XXème siècle, et à la fois l’un des premiers gestes, que l’on associe à la peinture pariétale. Sur les parois de grottes, de cavernes, des pigments soufflés permettaient d’obtenir des empreintes inversées, des mains négatives. L’artiste travaille avec la distance, ne cherchant pas à contraindre la couleur au travers de lignes mais à plutôt créer un brouillage optique, un flou par le croisement des centaines de micro-gouttelettes. La lueur un certain jour d’un ciel au travers de la poussière, l’émotion d’une femme qui par pudeur peut-être nous tourne le dos. Il parle plus volontiers d’ambiance que de couleurs. ne cherchant pas à définir une période particulière mais une impression de passé, un temps presque universel où se retrouverait tout ce qui s’est perdu.
Les blocs de plâtres qu’utilise Chemsedine Herriche pourraient rappeler le plâtre amorphe sur lequel on peignait des fresques à la Renaissance. Ils ne sont jamais complets. L’immeuble est peut-être déjà en ruine, la maison est toujours à construire ailleurs. Les ostraca, qui reprennent l’étymologie grecque pour désigner des tessons, ne désignent pas seulement ce qui a été brisé, le processus par lequel certains pouvaient être exclus de la cité, ils sont aussi des brouillons, des dessins d’architectes retrouvées sur les chantiers de fouille, par exemple en Egypte. Cette ambiguïté nourrit l’artiste ; un fragment comporte toujours en lui la promesse d’une histoire. Élevé dans une culture orale, il établit le lien entre le souffle sur lequel il cale son pistolet à peinture et celui de la parole qui transmet la mémoire d’une famille, d’une communauté parfois par des détours, au travers de l’exagération, la déformation. L’image ainsi n’est jamais nette mais propre à interprétation comme les différentes versions que l’artiste peut réaliser à partir d’une même idée.
Citant de Vinci, Chemsedine Herriche rappelle que la peinture est cosa mentale, chose mentale et vue de l’esprit. En ce sens, le pare-brise de voiture, la parabole sur laquelle il peint entretiennent de façon presque conceptuelle un lien avec l’optique. Le regard se déplace et on ne regarde plus au travers mais dans le pare-brise. La parabole qui traduit littéralement en arabe est désigné comme une Lune industrielle qui ouvre de nouveau horizon. Instrument de transmission au travers de l’espace, elle élargit au sens propre notre vision, déployant un ciel, une image commune, un cloud dans lequel projeter quelques rêves. De la Terre au Ciel, la marelle accompagne ce parcours vertical tendu vers une origine, qui serait un point non pas de départ mais de recommencements.
YANN WEBER
Yann a débuté sa carrière en tant que styliste avant de se faire un nom comme fondateur et directeur créatif du magazine français Antidote. Pendant plusieurs années, il a collaboré avec des photographes renommés tels que Giampaolo Sgura, Daniel Sannwald, Hans Feurer, Ren Hang et Patrick Demarchelier, dirigeant des projets créatifs pour son magazine. C’est en 2017 que Yann a commencé à réaliser ses propres images. S'inspirant de la culture pop et du cinéma, son travail explore l'interaction entre la forme humaine et les objets, créant des images à la fois audacieuses et réalistes. La photographie de Yann met en avant la juxtaposition entre la force et la fragilité, utilisant des compositions précises pour révéler le caractère unique de chaque sujet qu’il capture.
MAURICE MARTY
Maurice Marty naît en 1935 à Paris. Son père est négociant en vins et sa mère, artiste céramiste, lui transmet dès son plus jeune âge sa passion pour le dessin. De 1947 à 1950, il montre une vocation précoce pour la peinture et suit assidûment les cours du soir à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art (ENSAAMA). Encouragé par ses parents, Maurice s'inscrit à l'ENSAAMA en 1950 et obtient son diplôme en 1954. Il poursuit ensuite ses études à l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris, dans la section architecture, tout en travaillant pour l'architecte Bossu, un disciple de Le Corbusier. En 1960, Maurice devient illustrateur chez Hachette aux côtés de Jean Giraud et Jean-Claude Mézières. Il s’installe à Montparnasse dans l’ancien atelier de Man Ray et fréquente la scène artistique et bohème du quartier, côtoyant des figures comme le sculpteur César et le cinéaste Luis Buñuel. En 1961, il développe son concept de boomerang et réalise ses premières sculptures, des mobiles mécaniques avec des poupées en plastique "Marty-risées". Ses premières réalisations en tant qu’architecte d’intérieur suivent peu après, notamment avec l'agencement du Fumoir Touriste du Paquebot France en 1963. Cette même année, il crée son agence d’architecture intérieure, Design Environnement, avec Pascal Paris, aménageant des boutiques pour des compagnies aériennes et des marques de prêt-à-porter. En 1967, Maurice se distingue par la conception de vitrines provocantes pour la boutique Crazy Legs et le restaurant L’Astroquet à Paris. En 1968, il conçoit la boîte de nuit "Le Palladium Olympique" pour les Jeux Olympiques de Grenoble en seulement deux mois avec James Arch. L'année suivante, il réalise la première boutique Benetton à Paris. En 1973, il expose ses peintures pour la première fois à la galerie Axis. Deux ans plus tard, il crée la première boutique Armani à Paris et provoque un scandale en demandant à ses assistantes de décorer la vitrine en porte-jarretelles à New York. En 1986, il conçoit la première boutique Jean-Paul Gaultier à Paris, et en 1988, il aménage les studios NRJ et l'Hôtel Le Châlet à Méribel. En 2010, Maurice crée du mobilier design pour la Galerie Downtown, incluant les sièges SUMO et MécaKit. Depuis, il continue à réaliser des projets en architecture et à exposer ses sculptures et peintures dans divers lieux prestigieux.
YANG WANG
Né en 1975 à Kunming, dans la province du Yunnan en Chine, Yang a commencé à pratiquer la danse dès son plus jeune âge. Il a débuté sa formation professionnelle en danse à l'Académie de danse de l'Institut des arts de l'Armée de libération du peuple chinois (PLAI) en 1988. Yang a fait partie des huit meilleurs danseurs folkloriques de jeunes lors de la 4e Compétition nationale de danse Taoli Cup de l'Académie des arts nationaux. Il a obtenu son diplôme avec distinction du PLAI et est devenu danseur principal au sein du 2e Troupe d'artillerie de l'Armée de libération du peuple chinois. Il a été danseur principal dans de nombreuses performances de groupe et duos. Il a rejoint le Beijing Mordem Dance Ensemble en 1997. En tant qu'artiste international, il a été invité à se produire dans un drame dansé par l'Académie des arts de la ville d'Adélaïde en Australie. En 2000, il a rejoint Mme Jin Xing en tant que co-danseur et assistant pour établir le Jin Xing Contemporary Dance Ensemble à Shanghai. Yang a été invité à rejoindre le Ballet du Nord de France en 2001. Il a ensuite rejoint le renommé Ballet Preljocaj en France en septembre 2002. Yang a entamé sa carrière de photographe à partir de 2006. Il a produit la série "Living Dance", une compilation de ses premiers travaux, et a effectué une tournée dans de nombreuses villes et régions de France de 2009 à 2010. L'album photo portant le même nom a été publié par Seguier, un éditeur français, en 2011. Yang a commencé la photographie de mode en 2011 et collabore depuis avec les magazines GQ, Vogue et ElleMen en Chine. En 2022, il remporte le prix européen de la photographie de nu.