SUMMER GROUP SHOW

LEVEL 2

DU 4 AU 26 JUILLET 2025

SUMMER GROUP SHOW

LEVEL 1 / LEVEL 2 / LEVEL 3

SUMMER GROUP SHOW - du 19 juin 2025 au 27 septembre 2025

Next Level. La galerie Hamid Khellafi change de niveau le temps d’un été. Après l’ouverture de son cycle dédié aux artistes algériens en février 2025, et les premières expositions personnelles de Chemsedine Herriche, Adlane Samet et Mehdi Djelil, la galerie inaugure une nouvelle étape avec Summer Group Show, une exposition collective évolutive. Elle marque un point d’inflexion dans la programmation : un passage du singulier au multiple, de la monographie à la conversation à plusieurs voix.

Initialement conçue pour durer une année, l’ambitieuse programmation que propose Hamid Khellafi autour de l’Algérie promet déjà de s’étendre sur 2026. Si le galeriste aime à raconter l’importance des premières rencontres faites à Alger lors d’un premier séjour en 2024. Les multiples rebonds, d’un artiste à l’autre, l’ont amené à prendre conscience de la richesse et à la diversité des pratiques contemporaines algériennes et franco-algériennes. Sans limite de médium et en cherchant à alterner les générations, il montre ainsi une scène soudée, riche d’effets d’école et de dialogues spontanés. Il s’agit pour lui d’aider à la reconnaissance d’une scène en pleine mutation, de créer un passage. Car si plusieurs artistes franco-algériens ont su trouver leur place sur les cimaises parisiennes assumant hautement leur double héritage, peu d’artistes vivant et travaillant en Algérie ont pu bénéficier de la même reconnaissance. Un effet de frontière persistant, souvent plus symbolique que géographique, limite encore les circulations. C’est ce fossé qu’il entend combler : présenter un panorama plus complet, plus fluide, fait d’allers-retours, d’échos, de résonances entre générations, disciplines et territoires.

D’un level à l’autre, l’exposition d’été joue avec l’idée de plateformes comme en clin d'œil à l’univers du jeu vidéo que manie Sara Sadik et qui lui permet de créer un cadre d’écoute et d’empathie. Dans Khtobtogone, elle utilise GTA pour donner la parole à un jeune homme pour évoquer sa vie sentimentale et ses aspirations. Un avatar viril dans un univers virtuel qui permet de libérer la parole tout en jouant des stéréotypes et en les retournant. Cette façon de jouer du cliché, de le retourner et aussi celui qui est à l’oeuvre dans la toile Femmes d’Alger où Dalila Dalléas Bouzar se réapproprie avec un jaune qui a presque valeur de manifeste la peinture de Delacroix. Bientôt à l’honneur d’une exposition monographique à la galerie (en octobre) l’artiste présente également une tapisserie de l’ensemble Vaisseau Infini présenté dans une installation qu’elle a réalisée pour le Palais de Tokyo en 2023.

L’attention aux matières et aux techniques artisanale, l’envie de collaborer avec des couturières, tapissières et brodeuses et de participer à un acte de transmission a également été important pour Yassine Mekhnache qui associe dans ses toiles le pigment et les sequins, le travail du point, de la ligne et de la couleur. Représenté par la galerie, l’artiste qui travaille à des grandes compositions où il joue de la surface et de différentes strates de figurations peut ainsi être rapproché de l’onirisme de Mehdi Djelil déjà présenté en mai-juin, rue Mazarine.

Peinture, photographie, vidéo, sculpture, design, dessin : les médiums se répondent, les styles s’affirment. Les œuvres témoignent d’un pays aux multiples couches, d’une histoire à reconfigurer sans cesse, d’identités mouvantes, souvent exprimées entre les langues – arabe, français, anglais, berbère – jouant de ce que chacune permet de dire, ou de taire. Cette perméabilité culturelle, rendue possible par une société plus connectée et une scène artistique de plus en plus visible, ouvre un champ de création foisonnant dont Wahib Chehata est parfaitement représentatif. Navigant entre les images, travaillant aussi bien l’IA et des logiciels de retouche que des techniques plus traditionnelles, il cherche à créer des ponts entre les cultures, à réunir des sensibilités diverses par le trouble. On peut de la même manière au travers des mises en scène de Maya Inès Touam et de son utilisation des polyptyques percevoir la problématique de composer avec des héritages et des influences distinctes et de parvenir à les actualiser, à vivre avec. Dans cette même optique, Katia Kameli travaille les images et leurs statuts, joue des écarts entre les époques coloniales et postcoloniales, photographies officielles et vernaculaires pour proposer des récits qui laisse toute leur place à la complexité.

Avec cette programmation, Hamid Khellafi affirme un projet sans doute parmi les plus intimes de son parcours. Prêt à s’investir auprès de ces artistes, à les accompagner sur le marché de l’art, il entend relier les rives de la Méditerranée, faire sa part envers le pays de son enfance, créer des échanges culturels au-delà des logiques politiques ou institutionnelles. Sadek Rahim artiste pluridisciplinaire qui a bénéficié d’une vaste exposition monographique au musée d’art moderne d’Oran et co-fondateur de la Mediterranean Biennale of Contemporary Art of Oran partage ce souci de créer des liens internationaux et des dialogues interculturels. Ses variations sur les tapis, appropriations et détournements, permettent de parler de circulations des objets et de la manière dont la culture se joue et se déplace hors des marchés.

Summer Group Show est ainsi plus qu’un accrochage estival. C’est un geste de passage. Une étape mouvante et ouverte, pensée comme un laboratoire vivant. L’exposition évolue, se transforme au fil des semaines, accueillant de nouvelles œuvres, jouant du déplacement et de la surprise. Elle incarne une galerie en mouvement, à l’écoute d’une scène artistique en pleine effervescence, affirmant avec clarté une direction : celle de la création vivante, connectée, transfrontalière. Celle d’un présent qui prépare déjà l’avenir.

HENRI GUETTE

SUMMER GROUP SHOW - from Juin 19th 2025 to September 27th 2025

Next Level. The Hamid Khellafi gallery changes its level for a summer. After the opening of its cycle dedicated to Algerian artists in February 2025, and the first solo exhibitions of Chemsedine Herriche, Adlane Samet and Mehdi Djelil, the gallery inaugurates a new stage with Summer Group Show, an evolving group exhibition. It marks a turning point in programming: a transition from the singular to the multiple, from the monograph to the multi-voice conversation.

Initially designed to last a year, the ambitious programming proposed by Hamid Khellafi around Algeria already promises to extend to 2026. If the gallery list likes to tell the importance of the first meetings made in Algiers during a first stay in 2024. The multiple rebounds, from one artist to another, led him to become aware of the richness and diversity of contemporary Algerian and Franco-Algerian practices. Without a medium limit and seeking to alternate generations, he thus shows a close-knit scene, rich in school effects and spontaneous dialogues. For him, it is a matter of helping to recognize a scene in full change, to create a passage. Because if several Franco-Algerian artists have been able to find their place on the Parisian rails highly assuming their double heritage, few artists living and working in Algeria have been able to benefit from the same recognition. A persistent border effect, often more symbolic than geographical, still limits circulation. It is this gap that he intends to bridge: to present a more complete, more fluid panorama, made up of back and forth, echoes, resonances between generations, disciplines and territories.

From one level to another, the summer exhibition plays with the idea of platforms as if in a wink to the world of video games that Sara Sadik handles and which allows her to create a framework of listening and empathy. In Khtobtogone, she uses GTA to give voice to a young man to talk about his love life and his aspirations. A virile avatar in a virtual universe that allows you to free speech while playing with stereotypes and turning them around. This way of playing the cliché, of turning it around and also the one at work in the canvas Women of Algiers where Dalila Dalléas Bouzar reappropriates with a yellow that almost has the value of manifest Delacroix's painting. Soon in the honors of a monographic exhibition at the gallery (in October) the artist also presents a tapestry of the Vaisseau Infini ensemble presented in an installation she made for the Palais de Tokyo in 2023.

The attention to materials and artisanal techniques, the desire to collaborate with seamstresses, upholsterers and embroiderers and to participate in an act of transmission was also important for Yassine Mekhnache who combines in her canvases the pigment and sequins, the work of the point, the line and the color. Represented by the gallery, the artist who works on large compositions where he plays from the surface and different strata of figurations can thus be brought closer to the oneirism of Mehdi Djelil already presented in May-June, rue Mazarine.

Painting, photography, video, sculpture, design, drawing: mediums respond to each other, styles assert themselves. The works testify to a country with multiple layers, a history to be constantly reconfigured, changing identities, often expressed between languages - Arabic, French, English, Berber - playing with what each allows to say, or to keep quiet. This cultural permeability, made possible by a more connected society and an increasingly visible artistic scene, opens up an abundant creative field of which Wahib Chehata, the guest artist of the group exhibition, is perfectly representative. Navigating between images, working both AI and retouching software and more traditional techniques, he seeks to create bridges between cultures, to bring together various sensitivities through disorder. We can in the same way through the staging of Maya Inès Touam and her use of polyptychs perceive the problem of dealing with distinct heritages and influences and managing to actualize them, to live with them. In the same spirit, Katia Kameli explores the nature and status of images, navigating the gaps between colonial and postcolonial eras, between official and vernacular photography, to create narratives that fully embrace complexity.

With this programming, Hamid Khellafi affirms a project undoubtedly among the most intimate of his career. Ready to invest in these artists, to accompany them in the art market, he intends to connect the shores of the Mediterranean, do his part towards the country of the summers of his childhood, create cultural exchanges beyond political or institutional logics. Sadek Rahim, a multidisciplinary artist who benefited from a large monographic exhibition at the Museum of Modern Art in Oran and co-founder of the Mediterranean Biennale of Contemporary Art of Oran, shares this concern to create international links and intercultural dialogues. Its variations on the carpets, appropriations and diversions, make it possible to talk about the circulation of objects and the way in which culture plays out and moves out of the markets.

Summer Group Show is thus more than a summer hookup. It's a gesture of passage. A moving and open stage, thought of as a living laboratory. The exhibition evolves, transforms over the weeks, welcoming new works, playing with travel and surprise. It embodies a gallery in motion, listening to an artistic scene in full effervescence, clearly affirming a direction: that of living, connected, cross-border creation. That of a present that is already preparing for the future.

HENRI GUETTE

LE SOMMEIL DES DIEUX

MEHDI DJELIL - du 17 avril 2025 au 14 juin 2025

La peinture a survécu au déluge. En manière d’introduction, Medhi Djelil, connu sous le nom de Bardi aime à rappeler l’histoire que charrie avec elle la discipline depuis les grottes et les mains négatives. Il voit jusqu’à l’art moderne qui renoue avec cette quête d’un regard innocent une façon de parler à l’intelligence par les yeux, d’abord par la couleur et le trait. L’artiste se méfie de l’intellect et n’aime pas à parler en particulier de ses toiles. Il cherche à s’inscrire une continuité, un rapport moins à la tradition qu’au sacré. Il l’affirme : la peinture, cet espace en dehors de tout, est transcendance.

Avec son dernier cycle de peintures, Le Sommeil des dieux, qui s’inscrit à la suite de Theriakos, il revient à des sources grecques, une philosophie et une conscience de l’espace particulière. Dessinateur avant tout, il donne des visages aux héros, dieux et déesses sans s'embarrasser de la perspective géométrique ou d’une composition qui serait illusionniste. Les ailes d’Hypnos, ces attributs propre au sommeil qui l’assimile à la légèreté et au domaine de l’air, sculpte une masse qui pourrait être nuageuse. Entre une lune et un soleil, un cercle bleu et une touche de jaune, Medhi Djelil joue des contrastes et du non fini, pose sans jamais contraindre, suggère sans vouloir figer.

Les Grecs ont-ils cru en leurs mythes ? se demandait l'helléniste Jean-Pierre Vernant en éclairant le rapport complexe qui se jouait entre les anciens et leurs récits qui à la fois organisent le monde, le rationalisent et le laissent advenir. Medhi Djelil prend le prétexte des mythes pour raconter un brassage culturel, un bain culturel. De part et d’autre du bassin méditerranéen, les mêmes histoires circulent en effet, avec des variantes, des noms différents mais des structures identiques. Ainsi Anzar et Yunja, Pan côtoient Dionysos dans un panthéon qui agit surtout comme un révélateur à la manière des archétypes définis par Jung comme opérant au travers du temps et des cultures. L’artiste traite ces divinités comme des abstractions qui permettent au dessins, souvent des traits de pastels, de venir modeler des grands aplats à l’acrylique. Parfois le collage d’un élément, d’un personnage perpétue le jeu d’échos. Le travail des couleurs, très spécifique à l'artiste, pourrait se rapprocher de celui des symbolistes ; il ne considère jamais la couleur seule mais par son association avec les autres. “Un rouge tout seul ne veut rien dire sur une toile, si on ne met pas à côté d’un jaune, d’un vert ou d’un rose. C’est pareil pour un artiste seul ou un homme seul : cela ne vaut rien”. Mehdi Djelil préfère d’ailleurs parler de coloris que de couleurs. Les couleurs sont insaisissables, des absolus, quand le métier de peindre, est bien d’inventer des coloris, des nuances. L’artiste se garde bien aujourd’hui d’utiliser le noir et cerne de moins ses sujets. Son parcours en peinture tient d’une série d’allègements et le Sommeil des Dieux marque peut-être le début d’un plus grand rêve.

HENRI GUETTE

MEHDI DJELIL - from April 14th to June 16th 2025

Painting survived the flood. As an introduction, Mehdi Djelil, known as Bardi, likes to recall the story that discipline carries with her from the caves and negative hands. He sees even modern art reviving this quest for an innocent gaze, a way of speaking to the intelligence through the eyes, first and foremost through color and line. The artist distrusts the intellect and doesn't like to talk about his paintings in particular. He seeks continuity, a relationship not so much to tradition than to the sacred. He affirms: painting, this space outside everything, is transcendence.

With his latest cycle of paintings, The Sleep of the gods, which follows on from Theriakos, he returns to Greek sources, philosophy and a particular awareness of space. A designer first and foremost, he gives faces to gods and goddesses without bothering with geometric perspective or illusionistic composition. The wings of Hypnos, those attributes of sleep that equate it with lightness and the realm of air, sculpts a mass that could be cloudy. Between a moon and a sun a blue circle and a touch of yellow, Medhi Djelil plays with contrasts and the unfinished, poses without ever constraining, suggests without wanting to freeze.

Did the Greeks believe in their myths? wondered Hellenist Jean-Pierre Vernant as he illuminated the complex relationship between the ancients and their stories, which once organized the world,  rationalizing it and letting it happen. Medhi Djelil uses myths as a pretext to tell a cultural melting pot, a cultural bath. On both sides of the Mediterranean basin, the same stories circulate, with variations, different names but identical structures. Anzar and Yunja, Pan rub shoulders with Dionysus in a pantheon that acts above all as a revealer of the archetypes defined by Jung as operating across time and cultures. The artist treats these divinities as abstractions that allow the drawings, often pastel strokes, to model large acrylic flats. Sometimes the gluing of an element of a character perpetuates the game of echoes. The work of colors, very specific to the artist, could be closer to that of the Symbolists; he never considers colour on its own, but by its association with others. “A red alone means nothing on a canvas, if you don’t put it next to a yellow green or pink. It's the same for an artist alone or a man alone: it's worthless. Mehdi Djelil prefers to speak of nuances rather than colors. Colors are elusive, absolutes, when the job of painting is to invent shades. The artist is now careful not to use blackand is less about his subjects. His painting career is a series of lightnings, and the Sommeil des Dieux (Sleep of the Gods) may mark the beginning of a greater dream.

HENRI GUETTE

‘ADMA

ADLANE SAMLET - du 13 mars 2025 au 12 avril 2025

Dans le premier geste se décide quelque chose qui n’a pas encore de forme. C’est une couleur, une énergie, une façon de frotter, de taper, de presser, de frôler. Ce sont des sentiments bruts. Le terme est important. Adlane Samet n’a pas de plan lorsqu’il entame une peinture. Il détermine le format et la technique, fusain ou acrylique, qui va à son tour induire des sujets, des figures, quelque chose d’une dramaturgie. Les petits formats sont plus propices aux portraits et lui permettent de décliner une galerie de créatures dont on identifie, démesurées, les cornes et les dents, les yeux et les mains.

Dans les fusains Fragile, où chaque trait se superpose, où la densité des noirs traduit un fourmillement d’idées, on reconnaît quelque chose de la figure du minotaure, de l’hybride à la fois homme et animal. Mais à rebours de la façon dont Picasso le traitait, tout en force et en brutalité, on reconnaît un cri, une douleur. L’inquiétude ne vient pas tant du monstre lui-même que de ce qui le traverse et l’agite. Borges dans sa nouvelle La Demeure d’Astérion renverse la perception que l’on a du mythe et nous amène à voir au-delà du minotaure où réside le monstrueux, la violence.

Adlane Samet a grandi en Algérie dans les années 1990 et la violence dont il a pu être témoin dans ces années noires résonne dans son œuvre. Les scènes qu’il orchestre dans ses tableaux sur toiles portent des titres évocateurs comme La Tragédie, Le Cycle des convoitises, Le marionnettiste fou. Il n’est pas impossible d’y voir des interprétations de l’histoire ou de l’actualité. Le symbolisme généreux renvoie aussi bien à Goya qu’à Bosch et à une certaine tradition de la représentation de la folie du monde comme il va. L’artiste parle volontiers d’une forme de fatalisme au sujet d’un tableau comme Une nuit pas comme les autres où une figure sur un toboggan qui le conduit à l’abîme semble ne pouvoir échapper à son destin. Peindre relève d’une forme d’exorcisme ; d’une façon de se relever malgré tout, de reprendre la main. Une main si présente est expressive dans ses œuvres.

D’une certaine manière, on pourrait avancer qu’Adlane Samet peint à l’os. Différentes parties du squelette de ses figures apparaissent sous la couleur comme une chair rendue à vif. L’os, ‘Adma, qui donne son titre à l’exposition devient une forme de signature et d’affirmation de soi après avoir été longtemps utilisé comme un surnom insultant. L’os auquel s’accroche la figure dans Admane manifeste une façon de revenir à l’essentiel, de se débarrasser du superflu ou de la sur-intellectualisation. Dans ses images, il n’y a jamais que des gestes simples à même de s’inscrire durablement dans la mémoire, il s’agit de prendre, de donner de se saisir et d’être saisi… Adlane Samet en cela travaille sans le revendiquer à une forme de mythologie, un ensemble de figures qui nous hantent jour et nuit pour nous permettre d’expliquer le monde et le mettre à distance.

HENRI GUETTE

ADLANE SAMET - from March 13th to April 12th 2025

In the first gesture, something is decided that has no shape yet. It’s a color, an energy, a way of rubbing, tapping, pressing, brushing. These are raw emotions. The term is important. Adlane Samet has no plan when he starts a painting. He determines the format and the technique, charcoal or acrylic, which in turn will give rise to subjects, figures, something of a dramaturgy. The small formats are more suited to portraits and allow him to create a gallery of creatures, with their horns and teeth, eyes and hands, all exaggerated and easily identifiable.

In the charcoal drawings Fragile, where each line overlaps and the density of the blacks conveys a buzzing of ideas, one can recognize something of the figure of the Minotaur, the hybrid of man and animal. But in contrast to how Picasso treated it, full of force and brutality, what we recognize here is a cry, a pain. The unease comes not so much from the monster itself, but from what moves through and stirs it. In his short story The House ofAsterion, Borges reverses our perception of the myth and leads us to see beyond the Minotaur, where the monstrous and the violent reside.

Adlane Samet grew up in Algeria during the 1990s, and the violence he witnessed during those dark years resonates in his work. The scenes he orchestrates in his canvas paintings bear evocative titles such as The Tragedy, The Cycle of Greed, The Mad Puppeteer. It is not unlikely to see interpretations of history or current events in them. The rich symbolism also recalls Goya, Bosch, and a certain tradition of depicting the madness of the world as it goes. The artist willingly speaks of a form of fatalism regarding a painting like A Night Like No Other, where a figure on a slide leading to the abyss seems unable to escape its fate. Painting is a form of exorcism; a way of rising again despite everything, of taking control. A hand so present is expressive in his works.

In a way, one could say that Adlane Samet paints down to the bone. Different parts of the skeleton of his figures appear beneath the color, like flesh laid bare. The bone, ‘Adma, which gives its name to the exhibition, becomes a form of signature and self-affirmation after having long been used as an insulting nickname. The bone to which the figure clings in Admane represents a way of returning to the essentials, of shedding the superfluous or over-intellectualization. In his images, there are always only simple gestures capable of leaving a lasting mark in memory; it’s about taking, giving, grabbing, and being grabbed... In this, Adlane Samet works, without claiming it, towards a form of mythology, a set of figures that haunt us day and night, allowing us to explain the world and put it at a distance.

HENRI GUETTE

LUNES INDUSTRIELLES

CHEMSEDINE HERRICHE - du 6 février 2025 au 8 mars 2025

Première des expositions d’un cycle dédié à présenter la richesse et la vitalité des artistes algériens contemporains, Lunes industrielleS rassemble plusieurs des œuvres de Chemsedine Herriche. Vivant et travaillant à Paris, l’artiste franco-algérien travaille avec des souvenirs en particulier et des formes de résonances archaïques qui seraient partagées. Son oeuvre, jouant des ellipses, se déploie comme une narration fragmentée, un récit contemporain à la recherche de l’origine.

C’est presque sans y toucher que Chemsedine Herriche aborde la question des images. Travaillant à l’aérographe, déclinant son travail sur différents supports, il évoque ce qui pourrait ressembler à des souvenirs, des flashs dont les contours s’effacent. La projection de peinture est à la fois l’une des dernières techniques mises au point dans le champ de l’art, dans le courant du XXème siècle, et à la fois l’un des premiers gestes, que l’on associe à la peinture pariétale. Sur les parois de grottes, de cavernes, des pigments soufflés permettaient d’obtenir des empreintes inversées, des mains négatives. L’artiste travaille avec la distance, ne cherchant pas à contraindre la couleur au travers de lignes mais à plutôt créer un brouillage. optique, un flou par le croisement des centaines de micro-gouttelettes. La lueur un certain jour d’un ciel au travers de la poussière, l’émotion d’une femme qui par pudeur peut-être nous tourne le dos. Il parle plus volontiers d’ambiance que de couleurs. Ne cherchant pas à définir une période particulière mais une impression de passé, un temps presque universel où se retrouverait tout ce qui s’est perdu. Les blocs de plâtres qu’utilise Chemsedine Herriche pourraient rappeler le plâtre amorphe sur lequel on peignait des fresques à la Renaissance. Ils ne sont jamais complets. L’immeuble est peut-être déjà en ruine, la maison est toujours à construire ailleurs. 

Les “Ostraca”, qui reprennent l’étymologie grecque pour désigner des tessons, ne désignent pas seulement ce qui a été brisé, le processus par lequel certains pouvaient être exclus de la cité, ils sont aussi des brouillons, des dessins d’architectes retrouvées sur les chantiers de fouille, par exemple en Egypte. Cette ambiguïté nourrit l’artiste ; un fragment comporte toujours en lui la promesse d’une histoire. Élevé dans une culture orale, il établit le lien entre le souffle sur lequel il cale son pistolet à peinture et celui de la parole qui transmet la mémoire d’une famille, d’une communauté parfois par des détours, au travers de l’exagération, la déformation. L’image ainsi n’est jamais nette mais propre à interprétation comme les différentes versions que l’artiste peut réaliser à partir d’une même idée. Citant de Vinci, Chemsedine Herriche rappelle que la peinture est cosa mentale, chose mentale et vue de l’esprit. En ce sens, le pare-brise de voiture, la parabole sur laquelle il peint entretiennent de façon presque conceptuelle un lien avec l’optique. Le regard se déplace et on ne regarde plus au travers mais dans le pare-brise. La parabole qui traduit littéralement en arabe est désigné comme une Lune industrielle qui ouvre de nouveau horizon. Instrument de transmission au travers de l’espace, elle élargit au sens propre notre vision, déployant un ciel, une image commune, un cloud dans lequel projeter quelques rêves. De la Terre au Ciel, la marelle accompagne ce parcours vertical tendu vers une origine, qui serait un point non pas de départ mais de recommencements.

HENRI GUETTE

CHEMSEDINE HERRICHE - from February 6th to March 8th 2025

The first exhibition in a series dedicated to showcasing the richness and vitality of contemporary Algerian artists, Industrial Moons brings together several works by Chemsedine Herriche. Living and working in Paris, the Franco-Algerian artist focuses on memories in particular and on forms of archaic resonances that may be shared. His work, playing with ellipses, unfolds like a fragmented narrative, a contemporary story in search of origins.

Chemsedine Herriche approaches the question of images almost as if by chance. Working with an airbrush and applying his work across various mediums, he evokes what could resemble memories—flashes whose contours blur and fade. The projection of paint is both one of the latest techniques developed in the field of art during the 20th century and, at the same time, one of the first gestures associated with wall painting. On cave walls, blown pigments were used to create inverted prints, negative handprints. The artist works with distance, not seeking to constrain color through lines, but rather to create an optical blur — a softness achieved by the intersection of hundreds of tiny droplets. The glow of a sky on a certain day through dust, or the emotion of a woman who, perhaps out of modesty, turns her back to us. He prefers to speak of atmosphere rather than color, not aiming to define a specific period but rather to evoke a sense of the past, an almost universal time where everything that has been lost might be found.

The plaster blocks that Chemsedine Herriche uses might remind one of the amorphous plaster on which frescoes were painted during the Renaissance. They are never complete. The building might already be in ruins; the house is always still being constructed somewhere else.The “Ostraca”, a Greek term referring to fragments of broken pottery, not only designate what has been broken or the process through which certain individuals could be excluded from the city, but they are also drafts, architectural sketches found at excavation sites, for example, in Egypt. This ambiguity nourishes the artist; a fragment always holds within it the promise of a story. Raised in an oral culture, he establishes the connection between the breath on which he steadies his airbrush and the breath of speech that transmits the memory of a family, a community, sometimes through detours, exaggerations, or distortions. Thus, the image is never clear but open to interpretation, much like the different versions the artist can create from the same idea.Citing Leonardo da Vinci, Chemsedine Herriche recalls that painting is cosa mentale, a mental thing and a vision of the mind. In this sense, the car windshield and the parabola on which he paints maintain a nearly conceptual link with optics. The gaze shifts, and one no longer looks through the windshield but rather into it. The parabola, literally translated into Arabic, is referred to as an Industrial Moon, opening new horizons. As a tool of transmission through space, it literally expands our vision, unfolding a sky, a shared image, a cloud in which to project a few dreams. From Earth to Sky, the hopscotch path accompanies this vertical journey, aiming for an origin — not a point of departure but of new beginnings.

HENRI GUETTE

HEROES

YANN WEBER - du 6 au 30 novembre 2024

Pour sa première exposition personnelle, le photographe Yann Weber réunit de multiples héroïnes et héros au sein de la galerie Hamid Khellafi, dont la présence magnétique et l’aura organique sont sublimées par son objectif. Marquée par une grande sensualité, son œuvre ouvre ainsi une nouvelle fenêtre sur le monde pailleté et souvent fantasmé de la pop culture, de par son approche personnelle et intime.

Six célébrités photographiées par Yann Weber, issues d’univers variés, sont rassemblées au sein de cette exposition, composant une micro-mythologie où elles sont dépeintes comme des héroïnes et héros contemporain·e·s. À leurs côtés, on retrouve certaines personnalités plus confidentielles et d’illustres inconnu·e·s, également marqué·e·s par la quête d’une expression paroxystique de leur ontologie, guidée par une force de caractère admirable et inspirante.

Saison après saison, il y a affûté son œil d’iconophile, avant d’en faire l’un des vecteurs et supports de sa pratique photographique. Regards frontaux, corps sublimés sous toutes leurs formes, érotisme opulent mais délicat, freaks célestes, ipséités révélées et magnifiées : les seize photos présentées témoignent de la grammaire photographique subtile développée par Yann Weber au fil des années. La sensualité de la chair, sa soif latente d’amour et d’intensité, y croise une recherche d’élévation de l’âme qui prend parfois des atours plus religieux pour mieux en détourner les principes fondamentaux : le corps et l’esprit ne s’inscrivent pas ici dans une dichotomie, mais fusionnent et communient viscéralement.

L’actrice et ancienne maîtresse BDSM Julia Fox, devenue une icône internationale, se présente ainsi recouverte de ruban adhésif, crucifiée sur un autel aux accents bondage. Sur un autre cliché, en gros plan, elle plante ses yeux en amande dans l’appareil photo, sous la visière d’un casque de moto défoncé, apparaissant comme une métaphore des embûches de son parcours, dont elle a su ressortir triomphante. Un parfait reflet du processus créatif de Yann Weber, entre mise en scène anticipée, fruit d’une mûre réflexion, et captation de l’instant, de la spontanéité qui jaillit d’un regard, d’un geste, d’une posture.

À ses côtés, on retrouve également l’acteur François Sagat, initialement connu pour ses performances dans les films pour adultes, l’actrice Zahia, les stars du rap français Gazo et Tiakola, ainsi que la chanteuse Beth Ditto, du groupe Gossip, dont la personnalité punk et extravertie s’affirme ici pleinement. Leur être s’expose avec douceur mais fermeté, et s’exhibe intimement face à l’objectif, tout comme l’entrejambe recouvert de collants violets ou les corps assemblés en compositions graphiques qu’on retrouve sur d’autres photos, où l’érotisme se retrouve cristallisé, voire sacralisé par Yann Weber. « HEROES », dont le titre est un clin d’œil au célèbre morceau de David Bowie, réancre ainsi la notion d’héroïsme dans un quotidien prêt à se transformer par le biais du désir et de la volonté.

Maxime Retailleau

YANN WEBER - November 6th to November 30th

For his first solo exhibition, photographer Yann Weber brings together numerous heroines and heroes at the Hamid Khellafi Gallery, whose magnetic presence and organic aura are elevated through his lens. Marked by great sensuality, his work opens a new window onto the glittering, often fantasized world of pop culture, approached with a personal and intimate touch.

Six celebrities photographed by Yann Weber, drawn from various worlds, come together in this exhibition, creating a micro-mythology where they are depicted as contemporary heroines and heroes. Alongside them are lesser-known personalities and illustrious unknowns, all marked by a quest for a paroxysmal expression of their ontology, driven by an inspiring force of character.

Season after season, he has honed his iconophile eye, turning it into one of the main vectors of his photographic practice. Front-facing gazes, bodies exalted in all their forms, opulent yet delicate eroticism, celestial freaks, revealed and magnified identities—the sixteen photos presented bear witness to the subtle photographic grammar that Yann Weber has developed over the years. Here, the sensuality of flesh and its latent thirst for love and intensity intersect with a search for spiritual elevation, occasionally adorned with religious overtones, only to subvert fundamental principles. Body and spirit are not dichotomized but rather viscerally fused and communed.

Actress and former BDSM mistress Julia Fox, now an international icon, is shown covered in adhesive tape, crucified on an altar with bondage accents. In another close-up shot, she stares almond-eyed into the camera beneath the visor of a battered motorcycle helmet, a metaphor for the obstacles she has overcome with triumph. This is a perfect reflection of Yann Weber's creative process—an anticipated staging, the fruit of deep reflection, and the capturing of spontaneity in a glance, a gesture, a stance.

Also featured are actor François Sagat, initially known for his performances in adult films, actress Zahia, French rap stars Gazo and Tiakola, and singer Beth Ditto from the band Gossip, whose punk and outspoken personality is fully expressed here. Their essence is exposed with gentle firmness, intimately displayed before the lens, as are the purple stocking-clad crotch or the bodies assembled in graphic compositions in other photos, where eroticism is crystallized and even sanctified by Yann Weber. "HEROES," a title that nods to David Bowie's famous track, reanchors the notion of heroism in a daily life ready to be transformed through desire and will.

Maxime Retailleau

FULL METAL

MAURICE MARTY - du 6 juin au 6 aout 2024

Un boulon, puis un autre. La chaîne de montage s’emballe et en quelques minutes, voilà dressée l’une des séquences les plus mémorables des Temps modernes. Si Charlie Chaplin a fait d’une opération mécanique un ressort comique, il n’en dessine pas moins les contours d’un monde où toute la production, morcelée, mise en pièces, se fait en série et à l’assemblage. La conception d’objets devient l’affaire de designer industriel, pour partie ingénieur pour partie dessinateur. Ce moment de bascule, Maurice Marty, passé par l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art en prend conscience en rencontrant Roger Tallon qui saura au travers de trains, métros, motos insuffler le mouvement autour de lui. Curieux de tout, proche de différents artistes qui font parti des Nouveaux Réalistes, il regarde les boulons qu’assemble Arman et choisit de les isoler, de les regarder esthétiquement pour ce qu’il sont. Alors que la relance d’industrie après guerre amène à l’avènement d’une société de consommation, il joue l’inversion de valeurs. Un petit boulon, d’ordinaire produit à grande échelle, devient par l’agrandissement autant une sculpture qu’une table basse en série limitée. Une pièce de métal destinée à se fondre dans le décor s’affirme par sa matière réfléchissante comme le centre de l’espace. Bobby Boulon devient par une personnification bonhomme plus qu’un élément d’assemblage : un rouage de réceptions mondaines.

En assumant de plus la structure de leurs bâtiments, les architectes tout au long du XIXème et jusqu’au XXème permettent aux artistes de se saisir de métaux non précieux comme l’acier, le zinc, l’aluminium dont on découvre par de nouveaux alliages et de nouvelles techniques des possibilités plastiques et esthétiques infinies. L’acier inoxydable permet de conserver un effet miroir dans la durée tandis que les propriétés légères et souples de l’aluminium permettent de faire tenir une assise aussi fine qu’une ligne dans l’espace. Les fauteuils SUMO de Maurice Marty sont à cet égard encore, et avec l’humour qui le caractérise, une manière de jouer avec l’allure impressionnante d’un matériau qui en impose par sa présence tout en composant avec le vide et l’espace alentour. A la même époque, Ron Arad se fait connaître par l’envolée de ses dessins et le sens de l’équilibre de ses assises. Plus sobre, le concept de l’étagère modulable FLY ON THE WALL n’en est pas moins un tour de force technique et minimal. Tiré à deux exemplaires, il peut tout aussi bien se présenter comme un trait d’union inox au mur que comme un carré parfait, avec toute les variations possibles entre, pour s’adapter aux objets que l’on pourrait placer dessus ou affirmer son potentiel sculptural.

Le goût de l’assemblage, de la construction, du jeu semble avoir accompagné Maurice Marty dans toute sa carrière. Un esprit d’enfance que l’on retrouve dans les Mecakit de 1970 ; une ligne de mobilier qui joue sur l’idée du “à monter soi même” au travers de pièces mécaniques qui ne sont pas sans rappeler les jeux mécano. L’objet est chez Maurice Marty, dépositaire d’un imaginaire, le prétexte à un jeu, une histoire. Un sens de l’émerveillement que l’on retrouve par ailleurs chez Yonel Lebovici dans son lampadaire SOUCOUPE de 1978. Dans cette œuvre culte, où les boulons cette fois-ci convoquent le temps de la science-fiction, la lumière vient d’un vaisseau, d’une iconographie populaire propre à révéler l’inconscient. Toujours étincelant, le métal qu’utilise Lebovici est pour le corps du vaisseau et pour la matérialisation du faisceau lumineux qui lui sert de base et devient matière à projection. Le métal donne corps à tous les imaginaires et grâce à sa formidable ductilité, de l’âge industriel à celui de la conquête spatiale, s’infiltre partout, jusqu’au quotidien.

Henri Guette

MAURICE MARTY - from June 6th to August 6th 2024

One bolt, then another. The assembly line speeds up, and within minutes unfolds one of the most iconic sequences of Modern Times. While Charlie Chaplin turned a mechanical task into a comic device, he nonetheless traced the contours of a world where production—fragmented, disassembled, and systematized—relies on mass manufacturing and assembly. The design of objects becomes the domain of the industrial designer: part engineer, part draughtsman. This turning point is something Maurice Marty, a graduate of the École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art, fully grasped when he met Roger Tallon. Through trains, subways, and motorcycles, Tallon embodied movement in form. Deeply curious and close to several artists of the Nouveau Réalisme movement, Marty looked at the bolts assembled by Arman and chose instead to isolate them—to regard them aesthetically, for what they are.

As postwar industrial revival paved the way for a consumer society, Marty subverted its values. A small bolt, typically mass-produced, becomes—through enlargement—both sculpture and limited-edition coffee table. A piece of metal meant to disappear into the background now asserts itself through its reflective surface as the centerpiece of a room. Bobby Boulon, by personifying the bolt with a playful spirit, becomes more than a component: a guest of the social stage.

By the late 19th and into the 20th century, architects began embracing the structural elements of their buildings. This gave artists license to explore non-precious metals—steel, zinc, aluminum—discovering through new alloys and techniques their infinite aesthetic and sculptural potential. Stainless steel maintains its mirror-like quality over time, while aluminum’s lightness and flexibility allow the thinnest of lines to support functional forms. Maurice Marty’s SUMOarmchairs, with his signature humor, play with the imposing presence of the material while conversing with space and emptiness. Around the same time, Ron Arad gained recognition for his dynamic sketches and balance-focused seating designs. Marty’s conceptually quieter FLY ON THE WALL modular shelf is nonetheless a technical and minimalist feat: produced in just two editions, it can serve as a linear punctuation mark on the wall or transform into a perfect square—offering infinite variations between the two, adapting to the objects it holds or asserting its sculptural essence.

The love of assembly, construction, and play seems to have followed Maurice Marty throughout his career. A childlike spirit emerges in his Mecakit series from 1970—a furniture line that embraces the “assemble-it-yourself” concept through mechanical parts reminiscent of Meccano toys. For Marty, the object is a vessel of imagination—a pretext for a game, a story. This sense of wonder also surfaces in Yonel Lebovici’s SOUCOUPE lamp (1978), a cult object in which bolts reference a different temporality: science fiction. Here, light emerges from a spaceship, drawing on a pop iconography that taps into the unconscious. Always gleaming, the metal used by Lebovici forms both the craft’s body and its luminous beam, serving as base and projection alike. From the industrial age to space exploration, metal, with its remarkable ductility, gives shape to all imaginaries—and seeps into our everyday lives.

Henri Guette

ARENA

ARENA - du 9 novembre au 15 décembre 2023


Né en 1975 à Kunming, dans la province du Yunnan en Chine, Yang a commencé à pratiquer la danse dès son plus jeune âge. Il a débuté sa formation professionnelle en danse à l'Académie de danse de l'Institut des arts de l'Armée de libération du peuple chinois (PLAI) en 1988. Yang a fait partie des huit meilleurs danseurs folkloriques de jeunes lors de la 4e Compétition nationale de danse Taoli Cup de l'Académie des arts nationaux. Il a obtenu son diplôme avec distinction du PLAI et est devenu danseur principal au sein du 2e Troupe d'artillerie de l'Armée de libération du peuple chinois. Il a été danseur principal dans de nombreuses performances de groupe et duos. Il a rejoint le Beijing Mordem Dance Ensemble en 1997. En tant qu'artiste international, il a été invité à se produire dans un drame dansé par l'Académie des arts de la ville d'Adélaïde en Australie. En 2000, il a rejoint Mme Jin Xing en tant que co-danseur et assistant pour établir le Jin Xing Contemporary Dance Ensemble à Shanghai. Yang a été invité à rejoindre le Ballet du Nord de France en 2001. Il a ensuite rejoint le renommé Ballet Preljocaj en France en septembre 2002. Yang a entamé sa carrière de photographe à partir de 2006. Il a produit la série "Living Dance", une compilation de ses premiers travaux, et a effectué une tournée dans de nombreuses villes et régions de France de 2009 à 2010. L'album photo portant le même nom a été publié par Seguier, un éditeur français, en 2011. Yang a commencé la photographie de mode en 2011 et collabore depuis avec les magazines GQ, Vogue et ElleMen en Chine. En 2022, il remporte le prix européen de la photographie de nu.

Hamid Khellafi

ARENA - from 9th November to December 15th 2023


Born in 1975 in Kunming, Yunnan Province, China, Yang started practice dancing since early childhood. He began professional dance training at China People’s Liberation Army Arts Institute’s (PLAI) Dance Academy from 1988. Yang was among the top eight of Youth Folk Dancer in the 4th National Arts Academy Taoli Cup Dance Competition. He graduated from PLAI with distinction and became a lead dancer at No. 2 Artillery Art Troupe of China People’s Liberation Army.

He was chief dancer in many group performances and duets. He joined Beijing Mordem Dance Ensemble in 1997. As an international artist, he was invited to perform in a dance drama by Adelaide City Arts Academy in Australia. In 2000, he joined Ms Jin Xing as her co-dancer and assistant to establish Jin Xing Contemporary Dance Ensemble in Shanghai. Yang was invited to join France Ballet Du Nord in 2001. He then moved to France’s world renowned Ballet Preljocaj in September 2002.

Yang embarked on his career as a photographer from 2006. He produced “Living Dance”, a series of his early work and held a tour in many cities and regions in France from 2009 to 2010. The picture album under the same name was published by Seguier, a French publisher, in 2011. Yang started fashion photography in 2011 and has ever since been working with GQ, Vogue and ElleMen in China.

Hamid Khellafi